Aller au contenu principal
logo pornichet

Cession du fonds de commerce à un tiers

Le fonds de commerce peut être cédé à un tiers extérieur à l'entreprise. La cession est soumise, après la signature de l'acte de vente, à l'accomplissement de nombreuses formalités. Le but de ces formalités est d'assurer la protection du cédant (vous), du cessionnaire (le repreneur) et des créanciers du fonds.

Éléments cédés au repreneur

La vente du fonds de commerce implique la cession d'éléments incorporels et corporels.

Éléments incorporels

  • Clientèle

  • Enseigne et nom commercial

  • Droit au bail : le droit de prendre la suite du titulaire d'un bail commercial, d'occuper les locaux et de bénéficier d'un droit au renouvellement du bail.

  • Contrats de travail, d'assurance et d'édition

  • Droits de propriété littéraire, artistique et industrielle (brevets, logiciels, marques, nom de domaine)

  • Licences ou autorisations administratives : pour les commerces réglementés, par exemple, les pharmacies ou commerces de débit de boissons.

La cession d'un fonds de commerce peut également englober la cession des éléments numériques du fonds (professionnels), cruciaux pour la continuité de l'entreprise :

  • Nom de domaine et adresses mail professionnelles liées

  • Site internet

  • Contrat d'hébergement

  • Fiche Google my business (GMB)

  • Fichier client et services d'analyse d'audience (ex : Google Analytics)

  • Comptes sur les réseaux sociaux (Facebook, Twitter, Instagram, LinkedIn)

  • Compte sur une marketplace ou un outil de réservation (ex : Amazon, Cdiscount, Booking, Tripadvisor...)

Ces éléments numériques permettent au repreneur d'accélérer son implantation locale et sur internet. Ils peuvent à ce titre être valorisés lors de la cession du fonds de commerce.

A noter

À noter

Vous pouvez

  • faire appel à un activateur FranceNum
  • (expert du numérique) pour être accompagné lors de la cession de vos actifs numériques.

    Éléments corporels

    • Mobilier

    • Matériel et outillage : les biens nécessaires à l'exploitation du fonds (machines, ordinateurs, bureaux)

    Il est conseillé de déterminer précisément quels sont les biens compris dans la transmission pour éviter les litiges éventuels.

    Le stock de marchandises n'entre pas dans la valeur du fonds de commerce, il est évalué séparément.

    Éléments exclus de la cession

    La cession du fonds de commerce ne comprend pas les éléments suivants :

    • Créances et dettes : les obligations de remboursement des emprunts et les dettes d'exploitation ne sont pas transmises, vous devez les régler

    • Immeuble (local dans lequel est exploité le fonds)

    • Contrats divers : (contrat fournisseur, par exemple) à l'exception des contrats de bail, de travail et d'assurance qui sont transmis automatiquement

    • Livres de commerce et documents comptables : ces documents ne sont pas transmis, ils doivent seulement rester à la disposition du repreneur pendant 3 ans.

    A noter

    À noter

    vous pouvez prévoir, avec le repreneur, que la cession du fonds de commerce englobe également la cession de ces autres éléments, notamment des dettes et du local (si vous en êtes propriétaire).

    Information des salariés

    Quelle information ?

    Dans les entreprises de moins de 250 salariés, vous devez informer les salariés

    • de votre volonté de vendre le fonds de commerce,

    • et de la possibilité pour les salariés de présenter une offre d'achat pour l'acquisition du fonds.

    A savoir

    À savoir

    À partir de 250 salariés, aucune information n'est requise.

    Comment diffuser l'information ?

    Les salariés peuvent être informés par tout moyen de nature à rendre la date de réception certaine :

    • Lors d'une réunion d'information : avec signature d'un registre de présence

    • Par affichage : avec signature d'un registre daté

    • Par courrier électronique : en utilisant un procédé permettant d'attester de manière certaine la date de réception

    • Par remise en main propre : avec émargement ou récépissé

    • Par acte d'un commissaire de justice (anciennement acte d'huissier) ou avocat, etc.

    Quand diffuser l'information ?

    Cette information doit être délivrée aux salariés au plus tard 2 mois avant la date de conclusion du contrat de vente.

    Toute offre d'achat présentée par un ou plusieurs salariés doit vous être communiquée sans délai. En revanche, cette offre ne revêt pas de caractère prioritaire par rapport aux autres offres proposées.

    Vous êtes totalement libre d'entrer ou non en négociation avec les salariés. Le refus d'étudier ou d'accepter une offre n'a pas à être motivé. Vous avez le droit de ne pas répondre.

    Lorsque chaque salarié a fait connaître sa décision de ne pas présenter d'offre, la vente du fonds de commerce peut intervenir avant l'expiration des 2 mois.

    Quelles sanctions ?

    Si l'entreprise est vendue sans que les salariés aient été informés, ces derniers peuvent saisir le juge pour obtenir réparation de leur préjudice.

    Dans ce cas, vous pouvez être condamné à verser des dommages et intérêts s'élevant jusqu'à 2 % du montant de la vente.

    Par ailleurs, les salariés informés sont quant à eux soumis à une obligation de discrétion. Le non-respect de l'obligation de discrétion est une faute qui justifie une sanction disciplinaire pouvant aller jusqu'au licenciement du salarié.

    Droit de préemption de la commune

    Si votre fonds de commerce est situé dans le périmètre de sauvegarde des commerces et de l'artisanat de proximité, celui-ci peut faire l'objet d'un droit de préemption de la commune (professionnels) et être rétrocédé à un commerçant ou un artisan.

    Le droit de préemption permet à la commune d'être prioritaire sur l'achat de votre fonds pour préserver la diversité de l'activité commerciale du périmètre délimité par délibération du conseil municipal. Il peut s'agir du centre-ville, de certains quartiers ou de certaines rues.

    Si tel est le cas, vous devez effectuer une déclaration préalable à la mairie comportant les mentions suivantes :

    • Prix et conditions de la cession envisagée

    • Nombre de salariés et nature de leur contrat de travail

    • Chiffre d'affaires de l'entreprise

    • Activité de repreneur pressenti

    Mairie

    mairie

    Le maire dispose d'un délai de 2 mois pour exercer éventuellement le droit de préemption au profit de la commune.

    S'il exerce ce droit, 2 possibilités sont envisageables :

    • Si vous vous entendez sur un prix avec la commune, la vente est conclue.

    • Au contraire, si vous ne vous mettez pas d'accord sur le prix, la commune peut renoncer à l'achat ou saisir le juge de l'expropriation (devant le tribunal judiciaire). Vous pouvez également renoncer à la cession.

    Formalités de publicité

    Les formalités de publicité sont obligatoires et permettent de rendre la cession opposable aux tiers.

    Déclaration dans un support d'annonces légales

    L'acte de cession doit être publié dans un support d'annonces légales (professionnels) dans un délai de 15 jours suivant la signature de la vente. S'il s'agit d'un acte de cession sous signature privée, cette publication doit être précédée de son enregistrement au service fiscal de l'enregistrement. L'acte authentique de cession peut, quant à lui, faire l'objet de cette publication avant son enregistrement.

    L'annonce doit comporter les mentions suivantes :

    • Éléments concernant l'enregistrement de l'acte (bureau, date, volume, numéro)

    • Date de l'acte de cession

    • Noms, prénoms et domiciles du cédant (vous) et du cessionnaire (le repreneur)

    • Nature et siège du fonds

    • Prix de vente et ventilation entre éléments corporels et incorporels

    • Délai pour l'opposition éventuelle des créanciers

    Publication au Bodacc

    Le repreneur doit solliciter le greffier du tribunal de commerce dans un délai de 3 jours suivant l'insertion dans un support d'annonces légales. Le greffier publie alors un avis au sein du Bulletin officiel des annonces civiles et commerciales (Bodacc).

    Greffe du tribunal de commerce

    tribunal_commerce

    Déclarations fiscales

    Taxe sur la valeur ajoutée (TVA)

    La cession de l'entreprise ou du fonds de commerce entraîne le paiement de la TVA perçue.

    Si vous êtes redevable de la TVA, vous devez effectuer une déclaration de TVA (professionnels) au service des impôts (SIE) dans un délai de 30 jours à compter de la publication de la cession dans un support d'annonces légales.

    Ce délai est porté à 60 jours si vous êtes placé sous

  • le régime simplifié d'imposition (RSI)
  • .

    Toutefois, cette opération est exonérée de TVA si les 2 conditions suivantes sont réunies :

    • La vente porte sur l'intégralité des éléments du fonds de commerce

    • Le repreneur est lui-même redevable de la TVA

    Service des impôts des entreprises (SIE)

    sie

    Réalisation d'une plus-value sur la cession

    Lors de la cession, vous pouvez réaliser une plus-value qui correspond à la différence entre le prix de cession et sa valeur d'origine.

    On parle de plus-value à court terme si vous avez détenu le fonds de commerce pendant une durée inférieure à 2 ans.

    Au-delà de 2 ans, il s'agit d'une plus-value à long terme.

    L'imposition de la plus-value diffère selon que l'entreprise est soumise à l'impôt sur le revenu (IR) ou à l'impôt sur les sociétés (IS).

    Soumis à l'IR

    S'il s'agit d'une plus-value à court terme, la plus-value est ajoutée aux résultats imposables dans les conditions et au taux de l'impôt sur le revenu (particuliers).

    S'il s'agit d'une plus-value à long terme, la plus-value est imposée au prélèvement forfaitaire unique (PFU) au taux de 30 %, c'est-à-dire :

    • 12,8 % au titre de l'impôt sur le revenu,

    • 17,2 % au titre des prélèvements sociaux.

    Soumis à l'IS

    Il n'y a pas de distinction entre les plus-values à court terme et à long terme.

    La plus-value est imposable au taux normal de l'impôt sur les sociétés (professionnels).

    Il existe plusieurs régimes d'exonération d'impôts sur les plus-values.

    Exonération en fonction du prix de cession

    Vous bénéficiez d'une exonération de la plus-value en fonction du prix de vente :

    • Si le prix est inférieur à 500 000 €, votre exonération est totale.

    • Si le prix est compris entre 500 000 € et 1 000 000 €, votre exonération est partielle.

    • Si le prix est égal ou supérieur à 1 000 000 €, vous ne bénéficiez d'aucune exonération.

    Vous devez avoir exercé votre activité dans l’entreprise pendant au moins 5 ans.

    Exonération en cas de départ à la retraite

    Vous bénéficiez d'une exonération totale si vous respectez toutes les conditions suivantes :

    • Vous avez exercé l'activité pendant au moins 5 ans

    • Votre entreprise est soumise à l'impôt sur le revenu (pas à l'IS)

    • Vous partez à la retraite et vous faites valoir vos droits dans un délai de 2 ans à compter de la cession

    • Votre entreprise comprend moins de 250 salariés et réalise un chiffre d'affaires inférieur à 50 millions d'euros.

    Attention

    Attention

    En cas de départ à la retraite, l'exonération des plus-values ne porte que sur l'impôt sur le revenu, les prélèvements sociaux de 17,20 % restent dus.

    Exonération pour les TPE en fonction des recettes

    Vous bénéficiez d'une exonération totale si vous respectez toutes les conditions suivantes :

    • Vous avez exercé l'activité pendant au moins 5 ans

    • Votre entreprise est soumise à l'impôt sur le revenu (pas à l'IS)

    • Vos recettes sont inférieures à 250 000 € (BIC) ou 90 000 € (BNC)

    Au-delà de ces seuils, l'exonération est partielle si vos recettes sont :

    • Inférieures à 350 000 € (BIC). Le taux d'exonération se calcule de la manière suivante : (350 000 - recettes) / 100 000.

    • Inférieures à 126 000 € (BNC). Le taux d'exonération se calcule de la manière suivante : (126 000 - recettes) / 36 000.

    Références