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Transmission d'entreprise : cession de l'entreprise individuelle à un tiers

L'entreprise dans son intégralité peut être cédée à un tiers extérieur à l'entreprise. La cession est soumise, après la signature de l'acte de vente, à l'accomplissement de nombreuses formalités. Le but de ces formalités est d'assurer la protection du cédant (vous), du cessionnaire (le repreneur) et des créanciers de l'entreprise.

Quels sont les éléments cédés à l'acquéreur ?

La cession de votre entreprise implique la transmission universelle du patrimoine professionnel (TUPP), c'est-à-dire la cession de l'ensemble des biens, droits, obligations et sûretés nécessaires à votre activité.

En d'autres termes, vous cédez l'actif de l'entreprise (les éléments composant le fonds de commerce) et son passif (dettes, sûretés).

Concrètement, vous cédez le fonds de commerce qui comprend les éléments suivants :

  • Clientèle

  • Enseigne et nom commercial

  • Droit au bail : droit de prendre la suite du titulaire d'un bail commercial, d'occuper les locaux et de bénéficier d'un droit au renouvellement du bail

  • Mobilier, matériel et outillage : véhicules, machines, ordinateurs, bureaux

  • Stock et marchandises

  • Droits de propriété intellectuelle : brevets, logiciels, marques, nom de domaine

  • Sommes d'argent : fonds de caisse, toute somme en numéraire conservée sur le lieu d'exercice de l'activité professionnelle et les sommes inscrites aux comptes bancaires dédiés à cette activité

  • Contrats de travail et d'assurance

De plus, un transfert universel du patrimoine professionnel implique la cession de ces autres éléments :

  • Biens immeubles servant à l'activité (si vous en êtes propriétaire) : y compris la partie de la résidence principale utilisée pour un usage professionnel

  • Créances : sommes dues par vos clients mais qui n'ont pas encore été réglées

  • Sûretés : nantissement du fonds de commerce, gage sur le stock, par exemple.

  • Dettes : remboursement des emprunts bancaires et dettes d'exploitation (envers un fournisseur, par exemple). La cession d'une dette nécessite l'accord écrit du créancier. En revanche, les dettes de cotisations et contributions sociales ne sont pas comprises dans le transfert.

A noter

À noter

le transfert universel du patrimoine professionnel (TUPP) est le régime par défaut. Vous pouvez au contraire réaliser un transfert non intégral et céder des éléments de manière isolée. Par exemple, une cession du seul fonds de commerce sans les biens immeubles et les dettes de l'entreprise.

Information des salariés

Quelle information ?

Dans les entreprises de moins de 250 salariés, vous devez informer les salariés

  • de votre volonté de vendre l'entreprise,

  • et de la possibilité pour les salariés de présenter une offre d'achat pour l'acquisition de l'entreprise.

A savoir

À savoir

à partir de 250 salariés, aucune information n'est requise.

Comment diffuser l'information ?

Les salariés peuvent être informés par tout moyen de nature à rendre la date de réception certaine :

  • Lors d'une réunion d'information : avec signature d'un registre de présence

  • Par affichage : avec signature d'un registre daté

  • Par courrier électronique : en utilisant un procédé permettant d'attester de manière certaine la date de réception

  • Par remise en main propre : avec émargement ou récépissé

  • Par acte d'un commissaire de justice (anciennement acte d'huissier) ou avocat, etc.

Quand diffuser l'information ?

Cette information doit être délivrée aux salariés au plus tard 2 mois avant la date de conclusion du contrat de vente.

Toute offre d'achat présentée par un ou plusieurs salariés doit vous être communiquée sans délai. En revanche, cette offre ne revêt pas de caractère prioritaire par rapport aux autres offres proposées.

Vous êtes totalement libre d'entrer ou non en négociation avec les salariés. Le refus d'étudier ou d'accepter une offre n'a pas à être motivé. Vous avez le droit de ne pas répondre.

Lorsque chaque salarié a fait connaître sa décision de ne pas présenter d'offre, la vente de l'entreprise peut intervenir avant l'expiration des 2 mois.

Quelles sanctions ?

Si l'entreprise est vendue sans que les salariés aient été informés, ces derniers peuvent saisir le juge pour obtenir réparation de leur préjudice.

Dans ce cas, vous pouvez être condamné à verser des dommages et intérêts s'élevant jusqu'à 2 % du montant de la vente.

Par ailleurs, les salariés informés sont quant à eux soumis à une obligation de discrétion. Le non-respect de l'obligation de discrétion est une faute qui justifie une sanction disciplinaire pouvant aller jusqu'au licenciement du salarié.

Droit de préemption de la commune

Si le fonds de commerce est situé dans le périmètre de sauvegarde des commerces et de l'artisanat de proximité, celui-ci peut faire l'objet d'un droit de préemption de la commune (professionnels) et être rétrocédé à un commerçant ou un artisan.

Le droit de préemption permet à la commune d'être prioritaire sur l'achat de votre fonds pour préserver la diversité de l'activité commerciale du périmètre délimité par délibération du conseil municipal. Il peut s'agir du centre-ville, de certains quartiers ou de certaines rues.

Si tel est le cas, vous devez effectuer une déclaration préalable à la mairie comportant les mentions suivantes :

  • Prix et conditions de la cession envisagée

  • Nombre de salariés et nature de leur contrat de travail

  • Chiffre d'affaires de l'entreprise

  • Activité de repreneur pressenti

Mairie

mairie

Le maire dispose d'un délai de 2 mois pour exercer éventuellement le droit de préemption au profit de la commune.

S'il exerce ce droit, 2 possibilités sont envisageables :

  • Si vous vous entendez sur un prix avec la commune, la vente est conclue.

  • Au contraire, si vous ne vous mettez pas d'accord sur le prix, la commune peut renoncer à l'achat ou saisir le juge de l'expropriation (devant le tribunal judiciaire). Vous pouvez également renoncer à la cession.

Enregistrement de l'acte de cession

Formalités de publicité et opposition des créanciers

Les formalités de publicité sont obligatoires et permettent de rendre la cession opposable aux tiers.

Publication au Bodacc ou dans un support d'annonces légales

Vous avez le choix entre 2 moyens de publication :

  • Soit publication au Bodacc

  • Soit publication dans un support d'annonces légales

Publication au Bodacc

Vous disposez d'un délai d'1 mois à compter du transfert de votre entreprise pour publier un avis au Bulletin officiel des annonces civiles et commerciales (Bodacc).

Pour publier votre avis, adressez-vous (sur place ou par courrier) au greffe du tribunal de commerce dont dépend le siège de votre entreprise. Il se chargera de transmettre directement l'avis pour publication sur le site dédié bodacc.fr (professionnels).

Greffe du tribunal de commerce

tribunal_commerce

L'avis doit comporter les mentions suivantes :

De plus, l'avis doit être accompagné d'un état descriptif de votre patrimoine professionnel cédé. Il contient les informations suivantes :

  • Valeur globale de l'actif

  • Liste des sûretés dont vous bénéficiez et montants des créances garanties par elles

  • Valeur globale du passif

  • Liste des biens de votre patrimoine professionnel faisant l'objet d'une sûreté et, pour chacun des biens concernés, la nature de la sûreté et le montant de la créance garantie

L'état descriptif est établi en prenant en compte le dernier exercice comptable clos actualisé à la date du transfert, ou, pour les entrepreneurs individuels qui ne sont pas soumis à des obligations comptables, à la date qui résulte de l'accord des parties.

Publication dans un support d'annonces légales

Vous disposez d'un délai d'1 mois à compter du transfert de votre entreprise pour publier un avis dans un support d'annonces légales (professionnels) (professionnels).

Une fois la publication effectuée, une attestation de parution de l'avis de modification est délivrée.

Déclarations fiscales

Taxe sur la valeur ajoutée (TVA)

La cession de l'entreprise ou du fonds de commerce entraîne le paiement de la TVA perçue.

Si vous êtes redevable de la TVA, vous devez effectuer une déclaration de TVA (professionnels) au service des impôts (SIE) dans un délai de 30 jours à compter de la publication de la cession dans un support d'annonces légales.

Ce délai est porté à 60 jours si vous êtes placé sous

  • le régime simplifié d'imposition (RSI)
  • .

    Toutefois, cette opération est exonérée de TVA si les 2 conditions suivantes sont réunies :

    • La vente porte sur l'intégralité des éléments du fonds de commerce

    • Le repreneur est lui-même redevable de la TVA

    Service des impôts des entreprises (SIE)

    sie

    Réalisation d'une plus-value sur la cession

    Lors de la cession, vous pouvez réaliser une plus-value qui correspond à la différence entre le prix de cession et sa valeur d'origine.

    On parle de plus-value à court terme si vous avez détenu le fonds de commerce pendant une durée inférieure à 2 ans.

    Au-delà de 2 ans, il s'agit d'une plus-value à long terme.

    L'imposition de la plus-value diffère selon que l'entreprise est soumise à l'impôt sur le revenu (IR) ou à l'impôt sur les sociétés (IS).

    Soumis à l'IR

    S'il s'agit d'une plus-value à court terme, la plus-value est ajoutée aux résultats imposables dans les conditions et au taux de l'impôt sur le revenu (particuliers).

    S'il s'agit d'une plus-value à long terme, la plus-value est imposée au prélèvement forfaitaire unique (PFU) au taux de 30 %, c'est-à-dire :

    • 12,8 % au titre de l'impôt sur le revenu,

    • 17,2 % au titre des prélèvements sociaux.

    Soumis à l'IS

    Il n'y a pas de distinction entre les plus-values à court terme et à long terme.

    La plus-value est imposable au taux normal de l'impôt sur les sociétés (professionnels).

    Il existe plusieurs régimes d'exonération d'impôts sur les plus-values.

    Exonération en fonction du prix de cession

    Vous bénéficiez d'une exonération de la plus-value en fonction du prix de vente :

    • Si le prix est inférieur à 500 000 €, votre exonération est totale.

    • Si le prix est compris entre 500 000 € et 1 000 000 €, votre exonération est partielle.

    • Si le prix est égal ou supérieur à 1 000 000 €, vous ne bénéficiez d'aucune exonération.

    Vous devez avoir exercé votre activité dans l’entreprise pendant au moins 5 ans.

    Exonération en cas de départ à la retraite

    Vous bénéficiez d'une exonération totale si vous respectez toutes les conditions suivantes :

    • Vous avez exercé l'activité pendant au moins 5 ans

    • Votre entreprise est soumise à l'impôt sur le revenu (pas à l'IS)

    • Vous partez à la retraite et vous faites valoir vos droits dans un délai de 2 ans à compter de la cession

    • Votre entreprise comprend moins de 250 salariés et réalise un chiffre d'affaires inférieur à 50 millions d'euros.

    Attention

    Attention

    En cas de départ à la retraite, l'exonération des plus-values ne porte que sur l'impôt sur le revenu, les prélèvements sociaux de 17,20 % restent dus.

    Exonération pour les TPE en fonction des recettes

    Vous bénéficiez d'une exonération totale si vous respectez toutes les conditions suivantes :

    • Vous avez exercé l'activité pendant au moins 5 ans

    • Votre entreprise est soumise à l'impôt sur le revenu (pas à l'IS)

    • Vos recettes sont inférieures à 250 000 € (BIC) ou 90 000 € (BNC)

    Au-delà de ces seuils, l'exonération est partielle si vos recettes sont :

    • Inférieures à 350 000 € (BIC). Le taux d'exonération se calcule de la manière suivante : (350 000 - recettes) / 100 000.

    • Inférieures à 126 000 € (BNC). Le taux d'exonération se calcule de la manière suivante : (126 000 - recettes) / 36 000.

    Pour en savoir plus

    Références